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Dans le cadre du parcours art contemporain Allons voir :

Commissariat artistique et textes critiques : Émilie d’Ornano

Lieux d’intervention :

Assigny : Grange Pyramidale du Joliveau

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Piste d’apparitions n°1-II (2025)
Photographie triptyque – impression sur toile retravaillée à la peinture à l’huile
3 panneaux 206 cm x 103 cm (309 cm x 206 cm x 80 cm)

Pistes (2022-2025)
Impressions photographiques sur aluminium brossé
Dimensions variables

Dans la grange pyramidale du Joliveau à Assigny, Lucas Zambon présente un triptyque photographique rehaussé avec de la peinture à l’huile. Le regard peine d’abord à identifier ce que l’on voit : un fond neutre, peut-être un paysage lunaire, sans repères clairs. L’image semble presque abstraite, silencieuse, comme figée dans une lumière basse. À mesure que l’œil s’habitue à l’obscurité, des formes apparaissent. Des silhouettes émergent peu à peu et l’on prend conscience d’être observé·e, comme saisi·e par des regards à la fois insistants et muets. L’œuvre joue sur l’ambiguïté, sur les seuils entre le visible et l’invisible. Ce qui semblait un espace vide devient alors un espace habité.

Les châssis autoportants, disposés en courbe, enveloppent le champ de vision. Le·la spectateur·ice se retrouve placé·e dans la scène, comme s’il n’y avait aucune échappatoire. Ces présences pourraient être là, tout près. On ne sait pas qui elles sont, ni ce qu’elles nous veulent. Leur simple apparition suffit à installer une tension sourde, comme si leur existence, muette mais insistante, pesait sur l’espace tout entier.

La grange, avec sa simplicité brute et son calme apparent, accentue l’étrangeté de la scène. On pense à ces histoires qu’on s’invente enfant, dans des espaces vides et sombres, pour habiter le silence ou apprivoiser la peur. Ici, les murs semblent garder la mémoire de quelque chose. Rien n’est expliqué, mais tout semble prêt à surgir. L’installation ouvre un espace trouble, entre fiction et perception, où chacun·e peut projeter ses propres images, ses propres interprétations.

En plein air, Lucas Zambon installe une série de photographies, prolongeant à ciel ouvert l’étrangeté qui imprègne la grange. Imprimées sur aluminium brossé, ces images réagissent à la lumière : elles scintillent, se dérobent, laissent apparaître puis disparaître des détails au fil des déplacements. On y perçoit notamment des traces de végétation, des animaux, des ombres : autant de signes qui ne racontent rien de précis mais éveillent l’intuition d’un passage, d’un événement latent. En écho au triptyque, ces images agissent comme des fragments de récits. Elles balisent les abords de la grange, comme si quelque chose rôdait, à peine hors champ. Là encore, l’artiste joue avec ce que l’on croit voir, ce que l’on cherche à comprendre et ce que l’on choisit d’imaginer. 

Biographie

Né en 1995, Lucas Zambon vit et travaille à Lyon. Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon en 2019, il développe une pratique multidisciplinaire mêlant photographie, peinture, vidéo, installation et écriture. Son travail explore les zones de seuil : entre réel et fiction, visible et invisible, beauté et décomposition. Il compose des images ambiguës, souvent fragmentaires, d’où émergent des récits en creux, traversés de symboles, de figures archétypales ou d’échos mythologiques. Il s’intéresse aux formes de perception troublées, aux expériences d’ambiguïté, aux états de lisière où les choses se transforment.

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